L’architecte et designer française Charlotte Perriand visait des espaces de vie fonctionnels pour aider une société meilleure. Dans son article “L’Art de Vivre” de 1981, elle déclare que “le prolongement de l’art d’habiter est l’art de vivre – vivre en harmonie avec les pulsions les plus profondes de l’homme et avec son environnement adopté ou fabriqué”.
source: https://en.wikipedia.org/wiki/Charlotte_Perriand#/media/File:Charlotte-perriand-au-japon-1954-4.jpg
Début de la vie
Les capacités de dessin de Perriand ont d’abord attiré l’attention de son professeur d’art au collège. À la demande de sa mère, Perriand fréquente l’École de l’Union Centrale des Arts Décoratifs de 1920 à 1925. Là, sous la tutelle du directeur artistique de l’école, Henri Rapin, architecte d’intérieur talentueux et pratiquant, elle s’épanouit.
Elle assiste aux conférences de Maurice Dufrêne, directeur de l’atelier La Maîtrise, situé aux Galeries Lafayette à Paris. Du fait de son association avec le magasin, Dufrêne a interpellé les étudiants avec des projets pragmatiques et applicables, dont les résultats pourraient être utilisés par les Galeries Lafayette. Le travail scolaire de Perriand a révélé qu’elle était une designer adroite, et ses projets ont été sélectionnés et exposés à l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes de 1925.
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Une fois diplômée, fortement encouragée par Dufrêne et Rapin, qui lui avaient conseillé de « montrer pour se faire connaître », Perriand soumet son travail à de nombreuses expositions. Son entrée la plus remarquée remonte à 1927, au Salon d’Automne, avec son dessin Bar sous le toit. Cette pièce était une installation de meubles, de finitions et d’un bar intégré. Avec son utilisation de matériaux comme le nickel et un design audacieux, Bar sous le toit révèle la préférence de Perriand pour une esthétique qui reflète l’âge de la machine, qui rompt avec la préférence de l’École pour les objets finement artisanaux en bois exotiques et rares. De plus, le projet a été un moment décisif dans sa carrière, car Perriand a adopté de tout cœur l’utilisation de l’acier, un médium auparavant utilisé uniquement par les hommes.
L’influence de Le Corbusier
Perriand a lu les livres de Le Corbusier, “Vers une architecture” et “L’art décoratif d’aujourd’hui”, mettant en branle sa prochaine entreprise : travailler avec l’auteur. Ses écrits l’ont « éblouie ». Selon le récit de Perriand, lorsqu’elle est arrivée à son atelier, avec son portefeuille en main, à la recherche d’un poste, il lui a dit avec dédain, “nous ne brodons pas de coussins dans mon atelier”. Pas découragée par son commentaire dégradant, elle l’invite au Salon d’Automne pour voir son travail. Le Corbusier, a finalement reconnu une âme sœur après avoir vu sa conception de Bar sous le toit et l’a embauchée.
source: https://en.wikipedia.org/wiki/Charlotte_Perriand#/media/File:Meubles_Charlotte_Perriand.JPG
De 1927 à 1937, elle travailla dans l’atelier, qualifiant plus tard cette expérience de « privilège ». Sa charge et son attention portaient sur «l’équipement d’une habitation moderne», ou le mobilier conçu par l’atelier, y compris la fabrication des prototypes et leur production finale.
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Les trois Chaises
En 1928, elle a conçu trois chaises qui suivaient les principes de Corbusier selon lesquels la chaise était une « machine à s’asseoir ». Chacune des trois chaises s’adapte à différentes positions pour différentes tâches. A la demande du Corbusier, une chaise a été conçue pour la conversation : la chaise à dossier B301. Un autre fait pour la détente : le fauteuil LC2 Grand Confort. De plus, la dernière conçue pour dormir : la chaise longue B306. De plus, les chaises avaient des cadres en acier tubulaire, peints dans les modèles prototypes, mais les tubes en acier de production étaient nickelés ou chromés.
Sa présence dans l’atelier de Le Corbusier est visible dans tout le mobilier, conçu avec lui et avec son cousin Pierre Jeanneret. Ainsi, Perriand est devenue une pierre angulaire du projet de réforme promu par l’architecte en ajoutant une chaleur humaine distincte au rationalisme souvent froid de Le Corbusier. Dans ses créations, elle a réussi à animer la substance fondamentale de la vie quotidienne avec de nouvelles valeurs esthétiques. En particulier, son talent et son intuition dans la découverte et l’utilisation de nouveaux matériaux se manifestent pleinement.
La guerre et l’Extrême-Orient
Perriand a abandonné son partenariat avec Le Corbuisier en 1937, cherchant à se lancer seule. Mais la relation amicale et professionnelle nouée avec lui, ainsi que les principes méthodologiques et l’approche du travail d’équipe resteront au cœur de sa pratique. De plus, au début de la guerre, elle étudie la conception de logements préfabriqués temporaires avec Jean Prouvé et Pierre Blanchon.
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En 1940, elle reçoit une invitation du ministère japonais du commerce et de l’industrie pour donner des conseils sur l’avenir de la production d’art industriel japonais. La Japonaise renforce son intérêt pour le potentiel des procédés artisanaux et des matériaux pour de nouveaux usages. Lors de son long séjour en Extrême-Orient (‘40-‘46), elle révèle pleinement son talent artistique, à travers une réinterprétation de la réalité de la vie faisant écho à la fois à la tradition et à la modernité. Il convient de mentionner les meubles produits à l’aide des techniques traditionnelles de traitement du bambou, capables de mettre en valeur les nouvelles formes déjà expérimentées à l’aide de tubes en acier. De plus, la célèbre chaise longue, par exemple, est en bambou.
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Dans sa pratique d’après-guerre, Perriand a travaillé avec une grande variété de pairs, dont Le Corbusier. Avec lui, elle conçoit le prototype de cuisine de la première des célèbres unités d’habitation. De plus, elle a conçu des unités de cuisine et de salle de bain préfabriquées, associées à Formes Utiles. Il s’agissait d’une organisation qui encourageait le bon design dans les objets produits en série pour l’environnement domestique. Elle a conçu des bureaux pour Air France à Londres et à Tokyo, ainsi que des studios et aménagements pour le complexe sportif/hôtelier des Arcs en Savoie.
Femmes et design de meubles
Après la Première Guerre mondiale, les femmes ont eu plus d’opportunités qu’avant, mais elles étaient toujours exclues de nombreuses professions. Par exemple, les femmes ont fréquenté le Bauhaus, mais elles n’ont pas étudié la fabrication de meubles ou l’architecture. De plus, presque toutes les femmes ont été aiguillées vers l’atelier de tissage. Cependant, Perriand, ennuyée par les conceptions traditionnelles des Beaux-Arts qui l’entouraient, espérait concevoir des meubles utilisant de nouveaux matériaux industriels.
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Perriand a échappé avec succès au carcan du design traditionnellement désigné comme féminin. À son époque, les femmes devaient rester à la maison et « broder des coussins ». Cependant, Perriand plie l’acier tubulaire et parcourt le monde à la recherche d’une esthétique moderne. Bien que trop souvent occultée par la notoriété de Le Corbusier, elle dessine certaines des icônes du mobilier moderne.
L’adhésion à part entière de Charlotte Perriand au mouvement d’avant-garde commence dans les premières décennies du XXe siècle. Elle a apporté un changement profond dans les valeurs esthétiques. De plus, elle a aussi initié une sensibilité vraiment moderne envers la vie quotidienne. Sa contribution spécifique a créé une nouvelle façon de vivre qui est au cœur du style de vie contemporain.
Info sources:
https://www.cassina.com/en/designer/charlotte-perriand
https://www.britannica.com/biography/Charlotte-Perriand
https://en.wikipedia.org/wiki/Charlotte_Perriand
https://www.theguardian.com/news/1999/nov/08/guardianobituaries
https://www.apartmenttherapy.com/last-week-we-discussed-98469